Comment faire le bon choix

Nous savons tous que la capacité à faire des choix justes pour nous est un élément déterminant dans nos vies. C’est d’ailleurs une thématique qui revient souvent en coaching. Dans cet article, nous allons comprendre comment  plusieurs personnes en nous, s’impliquent dans nos prises de décision. Comment elles nous influencent, pas forcément dans le bon sens. Et trouver l’accès à d’autres ressources, pour aller vers ce que nous voulons vraiment.

Choisir, c’est renoncer

Quand j’évoque ce sujet du choix et de son importance dans la détermination de nos vies, un souvenir proche remonte. C’est celui d’une soirée en famille, où nous avons chacun cherché quel super pouvoir nous aimerions posséder. Mon petit-fils de dix ans a répondu sans hésiter et avec beaucoup de passion :
« Moi je voudrais pouvoir revivre chaque instant, revenir juste avant, parce qu’à chaque fois, il faut choisir… Et il y a un remords, de ce qu’on a pas pu faire, on fait quelque chose et puis tout de suite on a un remords… »
 Il a répété ce mot plusieurs fois, en regardant droit devant lui…

Je suis tellement touchée par la conscience qu’a cet enfant de la dimension déterminante et absolu du choix.
J’admire aussi sa capacité à en parler si justement …Plusieurs adultes présents lui ont fait d’ailleurs fait écho, répondant qu’ils comprenaient tellement, que eux aussi, ce serait cela leur super pouvoir, s’ils pouvaient choisir : revivre le moment, recommencer juste avant le moment décisif du choix, démultiplier les possibilités….

Nos choix déterminent nos vies

Ainsi que l’on ait dix, quarante ou soixante ans, nous pouvons tous éprouver au plus profond de nous-même cette nostalgie implicite qui accompagne le choix, ce remords comme le dit Adam.
Car le mouvement incessant et inéluctable de la vie nous pousse sans cesse à nous positionner et à choisir, à prendre des décisions, à poser des actes, et à nous engager ainsi dans une seule direction… Alors que nous savons  que ça aurait pu se passer autrement. Un autre choix aurait pu être pris et dans l’invisible, se cache la possibilité de ce qui aurait pu être,  ces dizaines de vies à vivre, ces multiples chemins vers l’inconnu. Mais la réalité c’est qu’il faut s’engager sur un seul, au rythme de la vie qui marche dans un seul sens…

Plutôt la raison ou plutôt l’émotion, ou les deux ?

faire le bon choix est décisif pour notre bonheur

Récemment un ami m’a raconté un épisode de vie qui illustre très bien notre sujet. Il l’a fait avec le recul nécessaire lui permettant de comprendre les différentes facettes de lui-même impliquées dans cette affaire. Grâce à cette analyse, il a pu tirer un enseignement important pour la manière de faire ses futurs choix !

Cet ami, appelons le Rémi, est en reconversion professionnelle, un choix souhaité et provoqué. Cependant comme l’a écrit Anatole France, «  nos choix, même les plus heureux, ont leur mélancolie ».   Effectivement, Rémi se retrouve assez vite dans une position assez inconfortable et nouvelle pour lui: une personne sans activité professionnelle.

Du jour au lendemain, le voilà coupé d’un rythme de travail soutenu. Egd’un univers connu, et aussi d’un travail qu’il aimait, même si le contexte de ce travail lui était devenu insupportable.
Le voilà donc propulsé hors de sa zone de confort: une journée bien remplie où il était continuellement occupé dans un univers familier.
A présent, il est seul toute la journée, entre les enfants à l’école et sa conjointe qui a sa propre journée de travail sur-occupée.
Les revenus ne sont pas une préoccupation immédiate, mais la question reste en fond d’écran. Il n’a jamais été au chômage de sa vie et cela aussi est nouveau pour lui.

Voilà déjà présents quelques personnages clés de notre psyché qui se sont mis en scène suite à ce changement de vie. ils sont présents chez la plupart d’entre nous, en particulier lors de nos transitions de vie, de périodes de changement et de prises de décision. Et plus le choix sera important, plus ils seront présents bien sûr !

Nos choix sont sous influence!

Tout d’abord  l’Actif, cette grande partie primaire présente chez beaucoup de personnes, car très valorisée par notre culture et notre société.
L’Actif a toujours quelque chose à faire, c’est lui qui nous prépare des to-do-list longues comme le bras et colle des post it tout autour de notre écran d’ordinateur et sur notre bureau, de peur qu’on oublie toutes les choses super importantes qu’il a concocté pour nous. L’Actif, forcément, est mal à l’aise face à l’inactivité.
On peut repérer aussi un Trésorier qui commence à s’agiter. Et ce depuis le premier jour car les revenus de Rémi ont baissés au chômage.
Un Anxieux, jamais bien loin lui non plus, et souvent caché derrière l’Actif, commence à tendre le corps de Rémi, à lui provoquer quelques insomnies et ruminations.
Et simultanément apparait le compère le Critique, celui qui surgit dès que le moindre doute s’installe… Il va s’employer grâce à ses nombreux commentaires négatifs, à faire en sorte que Rémi se sente de plus en plus mal dans cette situation qu’il a pourtant choisie en toute liberté !

No co-personnalités se mêlent de nos choix!

Soyons clairs. Ces personnages, ou co personnalités primaires, apparues très tôt dans nos vies,  sont à la base en charge de notre protection et de notre développement.
Le Critique par exemple,  veut nous protéger des ressentis douloureux comme la honte et le sentiment d’insuffisance. Et c’est pourquoi il est si rapide à dégainer.
Il préfére nous critiquer avant même que nous risquions d’être critiqués ! Mais il s’y prend mal, il part dans tous les sens et n’a aucune logique.

Pour reprendre notre exemple: le Critique peut critiquer Rémi et lui reprocher de « glander » au lieu de chercher des offres d’emploi  qui pourraient lui convenir.
Mais il peut aussi le critiquer de ne pas profiter du moment présent – « Pour une fois que tu as l’occasion de mettre ta vie pro entre parenthèse, tu n’en profites même pas ! »)

Une famille intérieure oppressante

Sous l’influence conjuguée de l’Actif, du Trésorier, de l’Anxieux et du Critique, Rémi oublie son projet initial d’aller vers un travail vraiment choisi et épanouissant,  et de prendre son temps pour le trouver.
Il envoie des CV à tour de bras et comme son profil professionnel est excellent,  il ne tarde pas à obtenir une promesse d’embauche pour un poste très bien payé et au titre valorisant.

Pourtant lors du premier entretien, puis de ceux qui suivent, il ne ressent pas vraiment d’enthousiasme, voir un vague malaise.
Il n’a pas faim lors de ce déjeuner au restaurant avec son futur boss qui lui confirme son embauche, et oublie la moitié de ce qui est dit  au cours de ce repas. Mais le Mental (autre grande partie primaire)  est au commande et  ne peut pas entendre les messages du corps. Rémi fonctionne uniquement à partir de sa tête, il ne peut pas écouter ses ressentis.

Comment entendre toutes ces voix qui influencent nos choix?

Se détacher du Mental

C’est aussi ce que nous faisons souvent dans l’inconfort du choix : nous avons recours à notre Mental pour nous guider et trancher.
Lui aussi a été tellement valorisé lors de notre parcours éducatif, scolaire et dans nos univers professionnels !  Ainsi nous aimons croire que nous déterminons nos choix en toute objectivité, en particulier dans la sphère professionnelle. Nous pensons être à même de peser le pour et le contre de manière rationnelle. Et surestimons ainsi notre capacité d’analyse et de réflexion.

Le neurologue Antonio Damasio a étudié le processus de décision chez les humains. Dans son célèbre livre « l’erreur de Descartes »,  il expose sa thèse basée sur les marqueurs somatiques. Nos choix sont guidés par un savant mélange de capacités décisionnelles et émotionnelles.
Comme l’écrit Jean Pierre Changeux dans la préface du livre : « l’émotion participe à la raison, et elle peut assister le processus de décision, au lieu de nécessairement le déranger, comme on le supposait couramment. »

L’émotion, autant que la raison, participe dans nos prises de décision!

Quand nos choix ne sont plus…De vrais choix

Finalement, le jour fatidique arrive pour Rémi, et c’est celui de la prise de poste !
Ce jour là pourtant, l’inconfort est trop important pour lui et va croissant au fur et à mesure que la journée se déroule : alors, brutalement il décide de renoncer.
Il se rend dans le bureau de son patron pour l’en informer, lequel bien évidemment tombe des nues, passe de la stupeur à la colère à peine contenue et lui demande s’il a quinze ans ou quoi ?

Et oui, Rémi a quinze ans, il s’enfuit littéralement, il attrape à la volée ses affaires sous les regards étonnés des (futurs et déjà anciens) collaborateurs. Il dévale les escaliers quatre à quatre, court jusqu’au métro et ce n’est que là, installé dans la rame qui l’emporte loin de ce lieu oppressant, qu’il commence à respirer, à ressentir un intense soulagement. C’est comme s’il venait d’échapper à un danger imminent !
Que s’est il passé ? Les co personnalités qui chez Rémi, s’exprimaient de manière plus subtiles, par les ressentis et l’intuition,  n’ont pas été entendues.
Résultat : le système émotionnel a fait un coup d’état parce qu’il n’avait plus le choix ! Le jeune homme de 15 ans a fait irruption et a pris les choses en main de manière émotionnelle, réactive et immédiate!

Entendre toutes les énergies impliquées dans le choix

Faire un le bon choix c’est s’ouvrir à différentes énergies présentes en nous et non pas lutter contre elles

Suite à cette mésaventure professionnelle, Rémi s’est fait la promesse d’écouter plus attentivement les voix de l’intuition et du ressenti  en lui lors des situations de choix.  Mais cette écoute  ne peut venir d’une décision mentale.
Nous devons  d’abord identifier et reconnaître les grandes parties primaires qui viennent se mêler de nos décisions.  Prendre en compte leur avis, écouter leurs inquiétudes. Simplement ne pas les croire sur parole, ne pas prendre tout ce qu’elles disent pour argent comptant, laisser un peu de place à leurs opposés.

Pour Rémi ce sera ménager un peu de place au Contemplatif pour compenser l’Actif. le Contemplatif, le Cool, pourra l’autoriser à vivre des moments où il n’a pas forcément des choses à faire et des objectifs à atteindre. Cela s’accompagnera sans doute d’inconfort au début ; mais si l’Ego Conscient préside à cette intégration, le reste suivra. Quand l’Actif se calme, des co personnalités plus joueuses, plus calmes aussi, peuvent enfin émerger!

Le bon choix n’est pas forcément celui qui semblait le plus évident au départ…

Le bon choix, ce serait donc cela : un subtil équilibre entre penser et ressentir, une capacité à prendre en compte à la fois le contexte externe et interne, afin d’aller vers ce qui est le mieux pour nous.
Le Coaching Voice Dialogue nous permet d’élargir notre capacité de choix en sortant de nos réflexes habituels guidés par nos parties primaires et aller vers des choix plus riches, des choix qui correspondent à ce que nous voulons vraiment!

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