Quand on aborde les sujets de l’estime de soi confiance en soi, ou même du simple bien-être interne et de l’acceptation de soi… Impossible de ne pas parler de notre inséparable compagnon de route : le Critique !
Le Critique Intérieur est une co personnalité dominante chez la plupart d’entre nous ; ce n’est pas une co personnalité primaire car nous ne l’aimons pas plus que ça ( les co personnalités primaires sont les aspects de nous que nous apprécions : par exemple notre capacité d’analyse, notre bon sens, notre côté prévenant pour les autres, ou même cette co pers qui aime s’amuser et faire la fête, prête à resurgir à la moindre occasion…)
le Critique travaille en sous-marin, il passe sous les radars car souvent nous ne sommes même pas conscient de son existence, et pourtant il est toujours là, prêt lui aussi à resurgir à la moindre occasion et à se mêler de tous les domaines de notre vie… Pour en souligner les aspects qui ne lui conviennent pas bien sur !
Estime de soi et confiance en soi basse ou instable, syndrome de l’imposteur, honte chronique, procrastination, voire dépression… Sont autant de conséquences de l’activité d’un Critique en pleine forme !
De la même façon, si on regarde derrière nos sentiments d’inconfort avec nous-même, il est fort probable que nous allons rencontrer notre vieux copain le Critique.
Ce que nous prenons pour de la lucidité, voire d’exigence bénéfique qui nous pousse à accomplir, n’est souvent en fait que cette voix interne critique incroyablement bavarde et pleine de jugements !
Le Critique intérieur fait passer pour de l’information de l’auto intoxication. Mais pour en prendre conscience, il s’agit d’abord de comprendre qui il est : une co personnalité à part entière.
Qui est le Critique, et quelle est sa relation avec l’estime de soi et la confiance en soi?
Le Critique est une énergie particulièrement puissante qui exerce une fâcheuse influence sur nos vies. C’est une co personnalité qui empêche beaucoup d’entre nous d’avoir une vie agréable. Il ne faut pas relâcher la pression, et trop de plaisir pourrait être dangereux…
Le Critique est souvent celui qui bloque l’équilibre entre le faire et l’être. Son exigence est incroyable, tout est dramatique avec lui.
Le Critique est né très tôt dans nos vies, en même temps que nos parties primaires (ces co personnalités dominantes valorisées et encouragées dès l’enfance, et que nous avons développées pour nous sentir acceptés et aimés).
C’est le chien de garde de nos parties primaires : il s’emploie à nous en rappeler les règles. Il reproduit ainsi, toutes les voix parentales critiques qui ont accompagné notre enfance et notre éducation.
Le Critique se souvient trop bien de la souffrance de notre enfance, des innombrables fois où on nous a fait honte, où nous avons été critiqués, où on s’est moqué de nous. Il se souvient de l’anxiété de nos parents au sujet de l’argent, de la position sociale, du qu’en-dira-t-on. Il ressent toujours, à travers les ressentis de l’Enfant Intérieur, la terreur de l’abandon quand on nous avait laissé seul ou quand un divorce, une séparation a causé le départ brutal d’un parent. Il veut désespérément que nous ne ressentions pas cette souffrance originelle, et sa seule façon de faire est de nous rendre parfait.
Le Critique veut nous rendre parfait !
Pour nous rendre parfait, il doit nous critiquer parce que c’est la seule chose qu’il sait faire. Un Critique Intérieur ne vient pas à nous pour nous dire, « je me sens vulnérable, anxieux et déçu ». Nous devons apprendre à le faire pour lui, et comprendre que c’est toujours le schéma sous-jacent, quelle que soit la violence de ses attaques.
Ce Critique va s’atteler à nous rendre compétent, tout en restant sur sa conviction de départ : un enfant vulnérable ne l’est pas et n’est pas à sa place dans ce monde. Notre Critique reste toujours sur ses positions d’origine et il est si convaincant que nous le croyons. C’est notre problème majeur et une source sans fin de souffrances.
Car si au départ, cette co personnalité, comme les autres, apparaît pour protéger notre vulnérabilité, le résultat est qu’elle s’est transformée en oppresseur de notre Enfant Intérieur, et qu’elle le terrorise.
Certaines personnes ne perçoivent pas la présence du Critique. Cela peut être parce qu’elles ont renié cette co personnalité. Ce Critique se transforme en Juge. Il devient un Critique tourné vers l’externe, jugeant les autres, le monde et tout ce qui n’est pas lui.. Voilà la deuxième facette de ce même Critique, il a seulement tourné sa casquette dans l’autre sens !
Le Critique est l’allié de nos parties primaires
Le Critique travaille main dans la main avec nos parties primaires. Son rôle est de faire respecter les règles des parties primaires.
Voici comment peuvent coopérer certaines parties primaires « poids lourds »: notre Actif définit des tâches impossibles et des délais déraisonnables. Puis le Critique se met en route lorsque les tâches ne sont pas faites et les délais non tenus. Ou bien notre Perfectionniste définit des normes idéales (comportements, réalisations. Le Critique intervient lorsque ces normes sont non respectées ou non atteintes.
Le Critique est très intelligent
Pour notre plus grand malheur, le Critique, qui est d’abord une énergie mentale, est incroyablement intelligent et retors. Il peut nous critiquer pour une chose et son contraire ! Entendre ses contradictions est d’ailleurs une bonne façon de le débusquer. Comment, ce Critique me reprend vertement quand je travaille trop – tu es incapable de te détendre – mais aussi quand je ne travaille pas assez à son goût ? – Ce serait temps de t’y mettre !
Il a de plus une mémoire incroyable et se souvient de tout– en particulier bien sur, de nos « erreurs et manquements», même les plus infimes – d’ailleurs le Critique adore le mot « erreur » et l’utilise sans modération!
Le Critique est très polyvalent et opère dans tous les domaines de notre vie, mais il y en a ou il est plus à l’aise et où il se déploie avec plus de force !
En Voice Dialogue nous savons que toute personne a dans sa famille intérieure un Critique Intérieur plus ou moins virulent. Mais nous ne luttons pas avec ce Critique, ce serait contre productif . Nous pouvons le nommer, aider la personne à prendre conscience de sa présence et de ses multiples contradictions, puis, lorsque c’est possible, décaler la personne de cette énergie multiforme. Surtout, nous sommes très vigilants à ne pas le renforcer !
Première étape pour retrouver l’estime de soi et la confiance en soi : se décaler du Critique
Le critique travaille en couverture et prétend être la voix de la vérité absolue. Nous sommes tellement habitués à son système, nous avons tant été assailli de critiques tout au long de notre parcours de vie, critiques destinées à nous « améliorer », et continuons à l’être dans un monde qui fonctionne à partir de valeurs de différenciation et de comparaison, que nous sommes incapables de l’identifier et confondons jugement sur nous-même et discernement. Je crois m’observer mais en réalité je me juge…..Aucun regard sur soi n’est neutre. L’estime de soi est ainsi par essence, un jugement. On s’observe ET on se juge. « Il n’y a pas pire juge que nous même pour nous-même! Lorsque nous venons de commettre une erreur (ou ce qui nous semble en être une) nous surestimons systématiquement la sévérité du regard des autres ! »
Une fois débusquée, la petite voix intérieure du Critique ne peut plus avoir le même impact parce qu’on va cesser de lui donner toute la place et de la croire « sur parole »…
Deuxième étape pour retrouver l’estime de soi et la confiance en soi: repérer les sujets favoris du Critique et la forme de son discours
Vous pouvez observer calmement : pour quelles choses spécifiquement vous critiquez vous ? Il peut bien sur, y avoir plusieurs domaines – le Critique voit tout ! Est-ce pour votre apparence physique, les formes de votre corps, la couleur de vos yeux ? Est-ce pour vos résultats scolaires, professionnels, votre salaire, votre situation sociale, vos relations amoureuses, vos performances ? Est-ce pour votre vie de couple, votre rôle de parent, parce que vous n’avez pas d’enfants ? La liste est sans fin !
Pour accéder au Critique, nous devons comprendre le système de règles qu’il nous impose à travers ses jugements. Car juger, c’est relier un fait à une valeur, c’est comparer. Très souvent, les valeurs des personnes ayant des problèmes d’estime de soi sont toxiques : ces valeur sont trop élevées et trop rigides. Le Critique est donc bien utile, car il nous indique la nécessité de réévaluer ces valeurs.
Avec de l’attention nous pourrons repérer le discours critique et même son ton de voix : les mots récurrents, les phrases toutes faites : mais, toujours, jamais, le problème avec toi c’est… c’est toi qui…, c’est de ta faute, tu ferais mieux de…, pas pour toi, nul, incapable, il faut, tu dois, mal, pas…
Les phrases typiques du Critique peuvent ressembler à cela : le problème avec toi c’est…Tu n’aurais pas du dire ça…Regarde un peu de quoi tu as l’air… Tu ferais bien d’abandonner…Tu n’y arriveras jamais… Untel se débrouille beaucoup mieux que toi… Tu ne trouveras jamais ta place. Mais que vas-tu faire dans la vie ?
Troisième étape pour retrouver l’estime de soi et la confiance en soi: Identifier les situations qui me font me sentir vulnérable
Le Critique a ses sujets de prédilection, il a aussi ses moments de prédilection et ses méthodes. Connaître ces moments et identifier l’impact de ses attaques nous aidera à nous préparer et à le recevoir avec plus de conscience.
Il faut savoir que les moments où nous pouvons nous sentir plus vulnérable provoquent en lui une panique de base : il est terrifié que nous ne soyons pas en sécurité dans le monde et que nous ne puissions pas prendre en main notre vie, et va alors augmenter de volume !
Quelques exemples de situations propices au Critique
le stress et la fatigue tendent à diminuer la capacité de résistance des co personnalités puissantes. Le Critique peut nous attaquer pour ne pas être assez fort ou ne pas être assez en contrôle.
Le Critique a terriblement peur que nous perdions la face, il peut attaquer quand une de nos parties reniées surgit dans une situation pro ou sociale. Dans ce sens il agit exactement comme un parent, ce qu’il est en réalité, par la critique et le contrôle.
Situations non familières : les situations inhabituelles nous rendent plus vulnérables, si nous n’en sommes pas conscients le Critique va venir à notre aide du moins le croit il!
Nous sommes le centre de l’attention : par exemple, les situations d’évaluation, de performance…. Quand nous observons comment notre système éducatif opère, nous comprenons comment le Critique devient si puissant dans ces situations spécifiques. Depuis notre plus jeune âge sommes constamment évalués / récompensés/ punis pour notre comportement, nos efforts, no capacités d’apprentissages, nos connaissances…
Fortune contraire, Difficultés d’argent : le Critique vit pour toujours dans la terreur de l’abandon et de ne pas y arriver dans la vie. Plus il a peur, plus ses attaques seront violentes.
Certaines personnes peuvent provoquent des attaques du Critique et vous font sentir inférieur: peut être ces personnes incarnent elles nos parties reniées, ces parties que le Critique déteste ?
Quatrième étape: reconnaître une attaque du Critique et s’en protéger
Plutôt que de rester dans sa tête et écouter les remontrances du Critique, on pourra se mettre à l’écoute de ce qui se passe dans le corps en contact avec ces voix critiques : où est-ce que ça se passe dans mon corps ? Quel impact ?
On peut avoir un moment de vide, de flottement, ressentir comme un coup à l’estomac, se figer, sentir le cœur qui se rétracte… Reconnaître cette sensation inimitable d’affaissement à l’intérieur nous permet d’identifier cette attaque caractéristique et la différencier d’une autre émotion.
En ce qui me concerne, une attaque du critique me donne une sensation de déséquilibre, mes pensées volettent à droite et à gauche comme des papillons affolés… Alors je prends une grande respiration, je me dis : OK, ce n’est pas si grave en fait, c’est juste une attaque du Critique !
Vous l’aurez compris : il s’agit de devenir plus malin, plus éveillé que le Critique. Si je le crois, si je confonds son discours avec la vérité, si je pense que je vais m’améliorer, ou améliorer les autres, en l’écoutant, je perds. Une seule façon de gagner avec lui: ne pas jouer ! C’est-à-dire ne pas croire ce qu’il me dit.
Cinquième étape : ménager un peu de place à nos parties reniées
Une des tâches principales du Critique dans nos vies est de défendre les Parties Primaires et de critiquer tout ce qui a trait à nos parties reniées. Donc le système de valeur de nos Parties Primaires détermine le contenu spécifique des jugements de notre Critique !
Lorsque nous ne parvenons pas à nous décaler de cette voix interne et prenons ses critiques pour la vérité, c’est que nous sommes identifiés à une partie primaire.
Intégrer ses parties reniées pour atténuer la virulence du Critique
La présence du Critique nous indique toujours que quelque chose n’est pas en équilibre dans notre psyché en terme de parties primaires / parties reniées.
Lorsque nous avons renié un pôle important de notre personnalité, lorsque nous sommes identifiés à une primaire, le Critique ne cesse de s’agiter et de se faire entendre, car tout ce qui n’est pas conforme à ce que pense la primaire le met en route – il veille à ce que les règles de la primaires soient respectées. Mais parce qu’il voit aussi le manque d’équilibre d’une telle situation, il nous reprochera tout autant de ne pas avoir accès aux énergies opposées à cette primaire qu’il défend avec tant d’acharnement !
La présence d’un Critique très actif nous indique que nous sommes identifiés à une primaire. Développer un ego conscient capable d’embrasser les opposés est la meilleure des réponses.
Le Critique n’est pas une énergie à supprimer, elle nous prévient des dangers, mais si nous pensons qu’elle a la capacité de nous améliorer, si nous nous comptons sur elle pour nous guider, nous n’avons aucune chance de vivre heureux.
La seule façon de réduire la puissance du Critique est de prendre en considération les opposés de nos primaires.
Le Voice Dialogue nous permet de nous séparer graduellement de notre système primaire en développant un Ego Conscient. Moins de jugements sont nécessaires pour défendre ce système et notre Critique commence à perdre son pouvoir. L’estime de soi et la confiance en soi remontent…
Sixième étape : Transformer le Critique en allié
Ecoutons le véritable message du Critique : choisissons de décoder les motivations de la petite voix critique (plutôt que se battre contre elle et y perdre une énergie considérable). Nous comprenons que ce désir de perfection sert à apaiser un désir de protection !
Pourquoi ce critique fait-il tant de bruit en nous? Ne craint-il finalement pas que nous rations notre vie ? En pointant le négatif, peut-être espère-t-il susciter le positif ?
Le plus souvent, les critiques du Critique naissent de la peur, peur de l’échec, peur de ne pas réussir sa vie, peur que le bonheur soit inaccessible. Or, au lieu de partager ses craintes dans un langage authentique et vulnérable, le Critique s’en prend à nous; au lieu de nous encourager, il nous prive de notre potentiel.
Entendre les peurs du Critique et le rassurer
Quelle peur derrière la critique ? On peut demander à la petite voix critique de devenir une “alliée” et de parler de ses peurs dans un langage authentique, des désirs et besoins sous ses peurs, de mettre en avant les ressources disponibles et mobilisables plutôt que les freins et les limites.
Nous ne pouvons pas nous débarrasser de lui, c’est notre compagnon de voyage. Mais nous pouvons apprendre à nous servir de lui. Ce qui signifie non pas écouter ce qu’il dit, mais agir pour retrouver l’équilibre. Il signe ce déséquilibre, nous permet de le repérer.
Le Critique redoute que le pire n’arrive. Il s’agit donc de le rassurer. Le meilleur moyen est de lui confirmer qu’on sera vigilant et prudent, qu’on ne se laissera pas “avoir” car on a des garde-fous. Ces garde-fous sont les messages corporels, les intuitions, que le corps envoient. On ira vers ce qui est bon pour nous en restant à l’écoute de soi-même et en prenant des moyens efficaces pour y arriver.
Le Critique ne demande qu’à être rassuré par les faits. Si, au final, on est mieux, il se rendra à l’évidence.
Pour retrouver l’estime de soi et la confiance en soi, donnons-nous la liberté d’être ordinaire !
Et si vous voulez vraiment réévaluer l’agenda de votre Critique: donnez vous la permission d’être ordinaire !
Le besoin d’être spécial ajoute énormément de stress dans votre vie. Ce qui ne veut pas dire devenir sans attention pour soi ou satisfait de la médiocrité. Cela signifie sortir de cette routine infernale de l’auto critique et vivre sa vie avec moins d’attentes pour des réussites extraordinaires. Quand vous n’êtes plus focalisé sur la compétition avec les autres ou les dépasser, vous avez beaucoup plus d’énergie disponible pour faire de votre mieux. Arrêter de se comparer aux autres, induit un soulagement immense.
Cela ne se fait pas en un seul coup, réévaluer l’agenda de son critique est un processus continu. Chacun de nous a besoin d’y travailler régulièrement ! Chaque fois que vous faites cette réévaluation, vous récupérez un peu de l’autorité de votre critique (et de ses associés). Et vous commencez à assumer vraiment la responsabilité et la liberté nécessaire pour diriger votre vie.